Elson mène cette année une résidence podcast au sein du collège Giacometti (Paris 14ème), auprès des élèves de 4ème E, dans le cadre du dispositif “l’Art pour Grandir “. Au programme : écoute, interview, montage, bruitage et création sonore. Un cycle complet pour transmettre et partager toute la richesse du son, et pourquoi pas susciter des vocations !
8h10. Ça sonne. La classe de 4ème E du collège Giacometti se range dans le froid et la grisaille de l’automne parisien. Antoine Ferrari, leur professeur de français, les fait monter jusqu’au 2ème étage. Tous les mardi matin, ils s’engouffrent dans la même petite salle, un rien exigüe pour 28 élèves. Mais aujourd’hui n’est pas tout à fait un mardi comme les autres…
Ils l’ignorent pour le moment mais leur collège va accueille une résidence média. Toute l’année durant, Elson et ses intervenants, dont Alessandra Rebecchini, journaliste et Octave Broutard, reporter et auteur, vont s’emparer de la classe pour transmettre leur passion pour le son.
Et la première leçon débute à l’instant. Au fond de la salle, Coralie Congnet, enseignante documentaliste est présente pour suivre de près la résidence.
“Est-ce que vous connaissez le mot podcast ?”
Des mains se lèvent : “tous les matins mon père écoute France Inter”, “c’est quand il n’y a pas d’image c’est ça ?”. Nombreux sont ceux à ne pas connaître le mot. Alors après les rudiments techniques, il est grand temps de passer à la pratique. Et ça commence…par l’écoute.
Aujourd’hui, direction le studio de la web radio Diva 14, au sein du collège François Villon pour s’essayer à l’exercice particulier de l’interview dans un véritable studio !
On entre à pas feutrés. De l’autre côté de la vitre Théo Redeuilh , technicien son de Diva 14 , donne les instructions.
Chacun s’assoit derrière un micro, c’est l’heure des essais voix. La découverte du lieu suscite toute sortes d’émotions au sein des élèves de 4éme E: certains sont ébahis, d’autres pétrifiés par l’enjeu. Certains entendent leur voix pour la première fois.
C’est si étrange de s’entendre comme les autres nous entendent… Mais pas le temps d’élire la plus belle voix de la classe, il faut passer aux interviews.
Lors des premières séances de la résidence les élèves ont appris le fonctionnement d’une radio et d’un podcast : Comment les différents métiers du son travaillaient ensemble autour d’un projet, comment parvenir à raconter une histoire?
Car les élèves ont un rêve, ou plutôt, un objectif: pouvoir interviewer l’e-sportive Kayane .
Pendant des semaines, ils se sont renseignés sur son parcours : les élèves sont tombés en admiration devant la précocité de ses exploits et ont découvert l’envers du métier d’e-sportif qui les fait tant rêver grâce à son autobiographie, Kayane, parcours d’une e-combattante (404 Editions )
Alors, la pression est là. Surtout qu’ils ne vont pas tarder à apprendre qu’ elle a accepté leur invitation. Dans un mois, elle sera ici même dans le studio de la webradio Diva 14, prête à répondre à leurs questions.
Alors, seront-ils prêts à les poser ?
C’est le jour J. Dans la petite salle attenante au studio de la webradio diva 14, on peut sentir l’excitation monter. Derrière la vitre, certains élèves accompagnés de Théo Redeuilh, le technicien, et d’Anne Kobylak, la réalisatrice, font les derniers réglages. Dans quelques minutes, Kayane sera là.
Emmanuelle, Elias, Joshua et les autres s’accrochent à de petits bouts de papier comme à des talismans : ils y ont minutieusement écrit leurs questions.
“Comment vous est venue cette passion pour les jeux vidéos?” “Quelles difficultés, quels obstacles avez-vous rencontré au départ ?”, “C’est quoi votre jeu préféré?”. Kayane a pris place dans le studio et les questions s’enchaînent. Alessandra Rebecchini observe attentivement les élèves qu’elle a coachés, repris, corrigés : ils ont appris à chercher l’information, poser des questions pertinentes, écouter leur invitée, rebondir sur ce qui est dit. Leur aisance lui arrache un sourire.
Forcément, le parcours de Kayane fascine les jeunes collégiens. Championne d’e-sport à 9 ans à peine, dirigeante de sa société aujourd’hui, la jeune trentenaire a suivi un parcours spectaculaire dans un univers dominé par les hommes.
Les deux heures d’interviews passent à toute vitesse: échange, conseils, Kayane les encourage à croire en eux et à se saisir de toutes les possibilités qui s’ouvriront à eux.
La classe de 4eE du collège Giacometti ressort la tête pleine d’ambitions et avec quelques nouvelles vocations…pari réussi, pour Kayane et son immense générosité.
A présent, le deuxième volet de la résidence au sein du collège s’ouvre. C’est désormais Octave Broutard reporter et auteur qui prend le relais pour un atelier de création sonore ! Stay Tuned
Comment créer un univers à partir de sons ? C’est la question sur laquelle ont planché les élèves de la classe de 4ème E du collège Giacometti. Après avoir exploré les techniques journalistiques et les avoir mis en œuvre dans une interview-fleuve, ils ouvrent la porte de tous les possibles : la création.
Écrire, écrire et ré-écrire…les personnages et le scénario. Pour la première étape : un seul objectif : ouvrir les vannes de leur imagination. Par petits groupes, et durant de longues heures, ils ont imaginé, débattu, confronté leurs idées. Il fallait définir les contours d’un univers, le peupler, en bâtir les villes et les paysages. En n’oubliant pas la dimension essentielle, l’aspect sonore.
Accompagnés par Octave Broutard, les élèves ont peu à peu esquissé le monde auquel ils rêvaient. Ils allaient écrire une uchronie, sur un marathon de lecture rapide, et pour s’inscrire dans la thématique “Art et sport”, ils allaient explorer les valeurs de l’olympisme, à l’époque de la Grèce antique, à travers un personnage féminin, tenace et volontaire nommé Elena.
Le moment est venu, la classe se rassemble autour de l’enregistreur zoom H5 qui doit capter les voix. Chacun se met son texte en bouche, le dit, le redit, le murmure, le lit. Dans quelques minutes, ils devront interpréter leurs personnages, se mettre dans leur peau, être précis, car la voix ne ment pas. Mais le micro lui, peut tricher, c’est la magie de la réalisation sonore. Puis arrive le moment d’amusement, celui que toutes et tous attendent : les bruitages ! Après avoir défini l’arène, les péripéties, les conflits intérieurs de chaque personnage principal (Elena) et secondaire (Jason, la mère d’Elena, la bibliothécaire), il fallait leur donner vie. Et évidemment, dans le podcast, cela passe par la parole. Et l’écriture de dialogues, ça n’est pas une promenade de santé ! Est-ce que la phrase sonne juste ? Est-ce qu’Elena se serait véritablement exprimée comme cela? Pour le savoir, il faut passer à l’action !
Alors on acclame en cœur une Elena qui passe la ligne d’arrivée, on chuchote à tour de rôle, on tape, on souffle, on pleure bruyamment.La magie du montage assemblera leurs voix, incorporera les bruits, fera naître les paysages écrits et édifiera les cités rêvées. Elena prendra corps, pleine de vie, ambitieuse et forte. Bientôt, les élèves cueilleront le fruit de leur travail.
Fin de la résidence: place au plaisir des oreilles !
Les élèves s’installent dans un brouhaha de rires et d’excitation. Dans le public, leurs parents et professeurs sont présents. Au mur, défileront bientôt les photos prises durant l’année: la camaraderie, les visages concentrés, les rires, les initiations en nombre et les premières fois sonores. On revient sur ce que l’on a appris, ce que l’on a transmis, ce que l’on a découvert. Puis, le silence se fait. Les élèves s’écoutent, s’entendent poser des questions ou jouer un rôle. Ils plongent dans un univers où leurs voix, qu’ils reconnaissent en riant, se fondent aux bruits et aux paysages sonores. Il ne vous reste plus qu’à plonger avec eux dans le résultat sonore d’une année de travail !
Comprendre les origines du format sériel et la fabrique du son au cinéma. Créer une œuvre originale et s’approprier un petit bout du patrimoine cinématographique français. Tout un programme pour les participants à cet atelier d’éducation à l’image et aux sons.
La moquette, les grands rideaux rouges, les sièges de velours…soudain, les pas se font feutrés, les mots, chuchotés. La salle du “3 cinés Robespierre”, le cinéma municipal de Vitry-sur-Seine, fait son petit effet sur Jules, Marius, Aya, Taïna, Mehdi et Ibtissem. Pourtant, si une salle de cinéma invite toujours au silence, il ne sera pas de mise aujourd’hui. Les six lycéens vont ici remonter aux origines des séries !
Au programme, la projection privée de Fantômas réalisé par Louis Feuillade en 1913 et Tih-Minh (Le Philtre d’oubli), du même réalisateur, sorti six ans plus tard. Les deux œuvres sont les premiers opus muets de séries cinématographiques inspirées des feuilletons littéraires en 30 volets écrits par Pierre Souvestre et Marcel Allain.
C’est grâce à eux que plusieurs spectateurs découvrirent les joies du cinéma au début du 20e siècle. Les feuilletons cinématographiques étaient alors inspirés des feuilletons littéraires. Et la stratégie commerciale entendait maintenir le spectateur en haleine et le faire revenir sans cesse dans les salles. Aujourd’hui on « binge watch » (fait de regarder plusieurs épisodes d’une série à la suite de façon excessive) les séries depuis son canapé. Pourtant, les ficelles de l’écriture sérielle et du suspens sont natives des salles obscures et elles ne datent pas d’hier !
Très vite, dès la fin de la projection, les lycéens s’emparent de ces classiques par la parole sous l’oeil de Stéphanie Masson, scénariste. Les questions fusent, le débat est nourri : comment ce format sériel a-t-il pris naissance au cinéma ? De quelle manière ces feuilletons fidélisaient-ils les spectateurs ? Quelle était alors la valeur accordée au silence ? Quelle est sa place aujourd’hui ? Qu’est-ce que l’image muette évoque à des lycéens d’aujourd’hui? Les lycéens comprennent vite que les séries ont une histoire et qu’elle est issue d’un patrimoine. Et rapidement, leurs cœurs penchent pour la malice de Fantômas: Ils mettront en sons et en musique les aventures du personnage.
Aussitôt dit, aussitôt fait ! Pour faire parler Fantômas, on découpe les scènes à bruiter. Et c’est avec Romain Baujard, cinéaste et musicien, que le groupe investit le parc tout proche pour s’essayer au bruitage. Micros en main, ils enregistrent chacun leur tour, le bruit de leurs pas dans l’herbe; réfléchissent au meilleur moyen d’évoquer le claquement d’un porte par le son. On saute, on tape. On écoute et on recommence.
Puis, on retourne dans la salle de cinéma pour tester ce qui a été fait. Immédiatement, le logiciel de montage est projeté sur grand écran, et on fait coïncider les actions avec les bruits tout juste créés. Magie de l’instantanéité, les lycéens éprouvent en direct leurs choix de réalisation sonore. Il manque un bruit ? Aucun souci, voilà l’estrade du cinéma investie: les jeunes y enregistrent le bruit de leurs pas, avant de les faire résonner sous les pas de Fantômas.
La musique est l’un des aspects essentiels de la réalisation au cinéma. Et pour permettre la création d’une bande son originale, la salle du cinéma municipal s’est mue en salle de spectacle. Sur l’estrade: un synthé, un piano à soufflet Indien, l’harmonium, et des percussions indiennes elles aussi, les tablas. Chaque lycéen se saisit d’un instrument. Les corps sont prêts, les esprits concentrés. Les regards se posent sur le film et le logiciel de montage projetés sur grand écran. Dans une minute, c’est sur cet écran qu’ils verront les ondes sonores prendre forme, juste sous leurs yeux. Le moment est à la concentration, à l’écoute. Un silence total se fait.
La salle devient un décor…cinématographique.
Romain donne le signal, lance Fantômas : musique ! Et la magie opère.
« Moi j’étais impressionné, très impressionné ! » rapporte Romain. Le groupe joue à l’unisson. Chacun à l’écoute des autres, chacun faisant de son mieux. « On est dans une écoute commune, les uns avec les autres. Si tu te rates, tu mets en péril le groupe, tu prends le risque qu’il faille tout recommencer. C’est vraiment du live ! » s’exclame Romain. Vient l’heure de l’écoute et du montage, fait de façon collective. La musique tout juste enregistrée est projetée sur les enceintes de la salle de cinéma dans des conditions d’écoute optimales. Là encore, on analyse, on critique, on ajuste...
Quelques jours après l’atelier, famille et enseignants se pressent dans la salle pour la projection finale. On retrouve la solennité habituelle des salles de cinéma. Fantômas nouvelle version, augmentée de bruitages et de musiques commence. Les lycéens sont là, au premier rang, pour voir et écouter le fruit de leur travail. « On a fait attention à laisser sa place au silence. » précise Romain. Et dans la salle, l’alternance entre moments de bruitage, musique et silences favorise l’écoute active. Chacun tend l’oreille. Jules, Marius, Aya, Taïna , Mehdi et Ibtissem sont parvenus, en deux jours à peine, à revisiter une œuvre originale pour placer Fantômas sous leur regard.
L’atelier “Bande son pour images muettes”, réalisé au sein du cinéma 3 cinés Robespierre de Vitry sur Seine, a été mené par Elson et ses intervenants (Stéphanie Masson et Romain Baujard) dans le cadre du projet Nouvelle Saison, porté par l’association Passeurs d’Images.
Photos : Heloïse Aimé et Stéphanie Masson
Elson a accompagné 5 apprentis scénaristes jusqu’à la finale du défi national « Ecris ta série » organisé par Le Centre National de la Cinématographie (CNC). Retour sur une aventure riche en émotions et en enseignements.
Le 5 mars dernier, dans le cadre du défi national « Écris ta série », cinq jeunes scénaristes – Adèle, Diana, Eric, Joseph et Justin – déposaient un dossier de candidature auprès du CNC pour leur série Azzanaria. C’était le fruit d’un travail de longue haleine, porté par un enthousiasme et une ambition collectifs.
Adèle, Diana, Eric, Joseph et Justin se sont rencontrés lors d’un atelier d’écriture mis en place par Elson pour les accompagner tout au long du défi « Écris ta série ». Les cinq lycéens ont imaginé tout un univers fait de planètes, d’espèces et de civilisations imaginaires. De leur incroyable synergie est née Azzanaria, série fantastique qui interroge (entre autres!) l’avenir de la planète, les répercussions du capitalisme et la lutte pour plus de justice. A partir de janvier 2022, Adèle, Diana, Eric, Joseph et Justin se sont ainsi retrouvé.e.s tous les samedis à Paris et en Seine-Saint-Denis ou au sein du café associatif Le Joli Mai, pour décrypter l’écriture de scénario et pour élaborer un projet de série inédit. Ils allaient porter jusqu’au bout ce travail collectif en montant un dossier artistique complet et en écrivant un scénario pilote. En ligne de mire : le 5 juillet et la finale du défi national “Ecris ta série”.
Les objectifs pour les apprenant.e.s ? Découvrir les mécanismes spécifiques aux séries, transformer un groupe de novices en une équipe de scénaristes, confiante et soudée et, bien sûr, parvenir à tisser une belle histoire originale. Intervenante auprès des jeunes publics dans les ateliers d’écriture « Afterschool » d’Elson, Stéphanie Masson anime l’ensemble des ateliers « Écris ta série ». Elle raconte que le groupe du Joli Mai s’est mis d’accord sur le genre de la série assez vite – le fantastique, sans la moindre hésitation. Par la suite, les jeunes ont épluché les séries fantastiques à succès qui ressemblaient à l’univers qu’ils souhaitaient créer. Une fois le lien entre le texte et l’image établi, le groupe a construit collectivement son personnage principal : avec le plus de détails possible et dans toutes ses dimensions. C’est à partir de ce personnage principal qu’est née une nouvelle planète et très vite toute une galaxie ! Azzanaria est devenue une série originale avec ses 10 épisodes de 40 minutes.
Selon Joseph, l’un des participant.e.s, “c’était parfois un peu compliqué de se mettre tou.te.s d’accord”. Notamment sur le choix des noms et de la structure du scénario qui est déjà difficile à appréhender en soi. Mais ce qui l’a le plus marqué, c’est la complémentarité qu’ils ont pu trouver en avançant tou.te.s ensemble. – On se complète tous sur nos idées et chacune de nos personnalités a influencé le projet, raconte-il. En plus de la puissance créative générée par le collectif, la prise de conscience s’effectue aussi par rapport à ses propres capacités. – Avec cet atelier j’ai découvert que j’avais de l’imagination, et que je pouvais réussir à me concentrer sur mon projet. J’ai aussi découvert le vrai travail d’équipe.”
Une prise de conscience par rapport à l’écriture collective, tout autant que vis-à-vis de la rigueur exigée par le métier de scénariste. Mais ce qui surprend Stéphanie Masson, c’est l’instinct narratif que possède déjà le groupe des 15-18 ans. Et en particulier leur notion du suspens et leur affinité pour les récits complexes. S’il leur reste beaucoup de choses à apprendre par rapport au métier, tou.te.s ont des compétences innées grâce à la prédominance actuelle du format sériel.
Ceci dit, l’écriture n’est qu’une étape dans le parcours du combattant pour faire exister une idée sur grand ou petit écran. Ensuite il faut penser à la réalisation, au réseau professionnel, à la carrière de cinéaste…
Il est donc primordial que les débutant.e.s puissent rencontrer celles et ceux qui en ont fait l’expérience et qui sont en mesure de leur transmettre quelques pistes et conseils avisés.
C’est ainsi qu’Elson a organisé une rencontre professionnelle le 15 février 2022 dans le café associatif Le Joli Mai. Un événement destiné aux jeunes scénaristes ayant participé aux ateliers d’écriture, mais aussi à tout public intéressé par les expertises des six invité.e.s.
Chacun.e des six professionnel.le.s a pu partager son parcours, ses connaissances et sa propre histoire par rapport à la série.
Naidra Ayadi : actrice, metteuse en scène et réalisatrice (3 x Manon; Paris, etc.; Héroïnes; Polisse)
Maxime Berthemy : scénariste, showrunner (Profilage; Ovni(s))
Claire Dornoy : productrice et DGA, Les films d’ici
Constance Gay : actrice (Engrenages, Unité 42)
Valérie Lépine-Karnik : PDG, Union des Producteurs de Cinéma
Stéphanie Masson, animatrice de la table ronde
Mathieu van de Velde, producteur, Black Sheep Films (Mental)
La rencontre pro est une occasion pour les aspirant.e.s scénaristes de poser toutes leurs questions et de commencer à se faire un réseau. La discussion a abordé des sujets très variés: le futur de la production de séries en France, les possibilités professionnelles dans l’industrie actuelle et les enjeux auxquels sont confrontés les cinéastes d’aujourd’hui.
“Il faut des petits films, des grands films, de tout… il faut de tout pour faire un cinéma !” – Valérie Lépine-Karnik de l’Union des producteurs de cinéma, ce soir à #ÉcrisTaSérie ! ✨ pic.twitter.com/0jvbruRdbw
— elson (@elson_fr) February 15, 2022
Naidra Ayadi et Constance Gay expliquent l’importance des appels à projets et des festivals pour développer son réseau et lancer une carrière dans l’industrie cinématographique. #ÉcrisTaSérie pic.twitter.com/63SJE8Heym
— elson (@elson_fr) February 15, 2022
Nouvelle épreuve du défi : le pitch de la série !
Et ce n’était là que le début de l’aventure ! Suite à l’annonce des 13 finalistes, l’équipe du Joli Mai a du se mobiliser pour lire les 12 autres projets et voter pour son projet favori. Jusqu’ici tout allait bien.
Ensuite il a fallu enregistrer le pitch vidéo d’Azzanaria. Le stress monte : c’est ce pitch qui sera visionné par le jury du CNC.
Et c’est un tout nouveau challenge pour nos scénaristes : il faut passer devant la caméra et apprendre à « vendre » la série. Un exercice très différent de l’écriture. Il s’agit ici de sortir le nez du scénario pour en extraire l’essentiel : l’intrigue et son univers, les personnages forts, les thématiques et les enjeux clés de la série.
La finale au CNC
La finale organisée le 5 Juillet 2022 dans les locaux du CNC à Paris, qui accueillait les 13 groupes finalistes, sur place ou à distance, marque la fin de cette aventure exceptionnelle pour le groupe de jeunes scénaristes qui s’est constitué pour le défi « Ecris ta série ». Avant ce travail collaboratif, aucun d’entre eux ne se connaissait. Les ateliers du samedi au Joli Mai de Saint Ouen ont permis à la fine équipe d’approcher les métiers du cinéma, de la série et des showrunners, en développant leur travail sur l’écriture. Ils ont du rendre un travail professionnel,
Avant la remise des prix, chaque groupe a pu se présenter devant les membres du jury pour avoir des retours constructifs et encourageants sur la série qu’ils ont couché sur le papier. Axel Auriant (comédien), Caroline Benjo (productrice et co-gérante de Haut et Court), Simon Bouisson (réalisateur, scénariste), François Descraques (réalisateur, scénariste) ont souligné l’ambition de la série et de son univers riche en références ainsi que la force des personnages clés. Ils ont aussi distillés quelques conseils bien précieux (notamment le fait d’oraliser les dialogues dès l’écriture, pour trouver la fluidité et la crédibilité des échanges), C’est avec toutes ses riches recommandations que le groupe s’est ensuite rendu dans la salle de projection pour la remise des prix.
Passée la déception de ne pas recevoir de prix, le « groupe du Joli Mai », est reparti avec la satisfaction d’être allé au bout d’un projet de série, des idées de scenarii plein la tête et les outils nécessaires pour passer à l’action. L’après Défi se prépare donc déjà, et peut être même une rebelotte !
Le défi du CNC est reconduit pour une nouvelle édition… Stay Tuned !
Avec Elson, les élèves d’une classe de première du lycée Galilée à Paris se penchent sur les séries de fiction TV pour écrire leurs concepts d’une série originale mis en voix .
Depuis une première expérimentation avec « Passeurs d’Images » et le festival “Séries séries”, en juin 2019, notre atelier de décryptage et d’initiation à l’écriture de séries tv avec le jeune public a évolué… et le jeune public avec lui ! Consommateurs de plus en plus exigeants, les ados détiennent aujourd’hui des mécanismes narratifs inédits, et veulent plus que jamais participer aux récits.
Au-delà du plaisir immédiat des histoires, on aborde donc avec les élèves du lycée Galilée des séries bien connues, pour mieux les déconstruire… Pour cet atelier, on s’appuie sur les séries : « Parlement », « Les Revenants » et « la 4ème Dimension ».
L’enjeu de la première matinée : passer de l’état de spectateur à celui de décrypteur. Comprendre autrement les séries que l’on regarde à travers les questions du genre, du thème, de l’esthétique, des arches, des personnages… Avec “Parlement”, on mesure la réalité européenne et les rouages de la politique dans la fiction. Et surtout, on pose des questions sur tout ça (c’est même recommandé !).
Deuxième temps, challenge d’écriture collective : les élèves élaborent par groupes les concepts d’une série originale. Les fondamentaux de l’écriture sérielle sont brassés de nouveau pour élaborer ensemble une narration : on est créateur d’une série, tout comme l’on a “pitché” auparavant les séries appréciées.
L’après-midi, direction à la Bibliothèque Nationale de France (BNF), institution publique méconnue de certains élèves malgré sa proximité avec le lycée. Une institution où l’on reviendra certainement, au vu de ce que l’on y découvre : une salle audiovisuelle avec ces « marguerites », permettant de visionner films et… séries !.. ou de jouer à l’un des 17000 titres de jeux vidéos disponibles sur les consoles d’anthologie ou leurs émulateurs.
Dans un contexte de crise sanitaire, c’est une vraie bouffée d’air frais. On rejoint ensuite une salle dédiée pour visionner les “Revenants”. Par la force de cette “série chorale”, on saisit l’importance du décor d’un village isolé en pleine montagne pour élaborer la tension entre les personnages… Ou bien encore, on explore « La 4ème dimension », série américaine “d’anthologie” et marqueur historique de la série mondiale, inconnue elle aussi jusqu’alors…
Enfin, c’est le moment de l’enregistrement des pitchs audios : chaque groupe répète son texte pour le mettre « en voix » derrière les micros du studio radio mobile. Les concepts des séries prennent vie : « Les Ombres », « Adaa », « World of G », « The Secrets », « Le pouvoir de Sekmet », « Le pendentif de Rosalie », « Les Retombées »… Les voix nous emportent dans l’originalité des imaginaires : les « pitchs » deviennent des podcasts aventureux, entre écriture et oralité.